#sayYEStoAZtour 2016

texte/photo : Gophrette Power

 

Dernière semaine de Mars 2016, nous sommes quasiment à la fin de l'hiver et mon taux de vitamine D est totalement épuisé. Depuis début décembre, je n'ai pas vraiment vu le soleil car ma routine ( SwimSquad / RunSquad ) me sort du lit bien avant son levé et je finis mon travail bien après son couché. Je ne vois donc que la noirceur. Mon commute à vélo journalier m'a déjà couté deux portières de voitures. Je suis resté cloué au lit quelques jours à cause de petites grippes. Une chute abyssale de mon disque dur m'a fait perdre huit ans d'images et pour couronner le tout, mon iMac a rendu l'âme après cinq années de bons et loyaux services. Bref, j'ai déjà étalé ces faits en introduction de l'article Bart Coaching Camp : Tremblant plus tôt cette année. Il est donc temps de reprendre le contrôle de la machine, d'inverser la vapeur et d'arrêter de me faire livrer de la Domino Pizza une/deux fois semaine juste par paresse de cuisiner. Encore une fois, c'est Bart Rolet qui vient me tirer de cette routine catastrophique avec son camp d'entrainement en Arizona. Vous pouvez lire mon petit résumé Bart Coaching Camp : Tucson publié il n'y a pas longtemps également. Mais avant ce camp, je me suis retrouvé avec Carole et Sylvie pour une semaine dite "remise en jambe progressive" à Sedona, au nord de Phoenix en Arizona. C'est la capitale du New Age et des chasseurs de Vortex. La mode vestimentaire s'est clairement arrêté au niveau des années quatre-vingt-dix. On y porte sans aucun complexe la chemise et le pantacourt en lin blanc et l'incroyable chaussure en mousse d'éthylène-acétate de vinyle... La Crocs. Si tu cherche un gourou à idolâtrer ou une cause spirituelle à épouser, va au café du coin, des professionnels de la manipulation cérébrale t'y attendent tranquillement installés assis en tailleur tout en sirotant un élixir de fruits saupoudré de poudre de perlimpinpin. Ils sont prêt à te raconter toutes les affaires que tu veux entendre avant même que tu y penses.

Malgré que mon introduction indique explicitement l'urgence d'une retraite spirituelle prolongée, notre programme en est tout autre. Sessions de course à pied, ballades à vélo, observation, adaptation et improvisation. Et dès notre arrivée, c'est bien de ça dont il s'agit, d'improvisation. Je m'explique, au moment d'organiser ce voyage quelques semaines plus tôt, nous avions opté de passer la nuit à Phoenix, car nous arrivions en soirée et prendre la route de Sédona le matin. Mais on s'était mal renseigné sur l'hôtel que nous avions réservé, voir pas du tout. Donc on sort de l'avion, récupère nos bagages, la voiture de location et en route pour l'hôtel qui n'est pas très loin. En arrivant sur le stationnement, on aperçoit des silhouettes qui vont et viennent avec des démarches du genre "c'hui magané au bout". On se croirait littéralement dans un épisode de Walking Dead. L'endroit est une vraie scène de crime couplé à un bar à danseuses, une belle place à "crack heads". Pas moyen de dormir ici et de laisser tout notre stock dans la voiture. Bref, on décide de prendre la route en direction de Sedona et de s'arrêter quelque part pour faire un petit somme. Après quelques kilomètres sans trouver de chambre libre, on marque un arrêt sur un stationnement au milieu de nulle part. Sylvie s'installe dans le coffre, entre les boites de vélo. Carole et moi sur les sièges en avant. Hum... Bonne nuit. Elle fut courte et pas très réparatrice. On n'en parle pas trop et reprenons la route très tôt. Avancer, plutôt que de rester sur place à ressasser le passé. Direction le nord et kilomètre après kilomètre le paysage devient de plus en plus intéressant, voir magnifique.


À Travers les Roches Rouges

Jean-Daniel est un ami d'enfance à Sylvie et il passe une grande partie de son temps à Sédona. C'est un coureur de longues distances, très longues distances et pour ne pas que ce soit trop facile non plus, il pratique son sport dans des températures fortement positives ou négatives... extrêmes quoi. Les sentiers du coin sont son terrain de jeu journalier et il en connait tous les recoins. C'est avec un très grand plaisir qu'il a endossé son costume de guide touristique pour nous en faire visiter les plus accessibles comme le tracé Hangover Trail sur lequel nous avons couru 8 kilomètres. À chaque virage, c'est un panorama de carte postale qui se présente à nous, quasiment irréel quand on considère qu'il y a à peine deux jours nous avions encore les pieds dans la blanche neige. Mais l'être humain à cette belle faculté (...ou cruel défaut) de très vite oublier les choses lorsque qu'il n'y est pas directement confronté. Là, c'est de la poussière de terre rouge qui s'envole à chacune de nos foulées. Oui, la terre et les roches sont totalement rouges. JD nous a également fait découvrir le tracé Hiline sur lequel nous avons couru 8 kilomètres. Même émerveillement. Cactus à gogo et comme Mario Bros nous sautons de roche en roche dans tous les sens. On a aussi fait une petite sortie du type Get Lost de 8 kilomètres autour de notre maison à Sédona. En parcourant juste quelques mètres entre les maisons on se retrouve directement dans des sentiers entourés de cactus... Un vrai régal.

La Hangover Trail et ses superbe vues - Tracé Strava

Entres les cactus de la Hiline - Tracé Strava


Sur les Routes... À Travers les Roches Rouges

Il est temps de sortir les vélos de leurs boites et d'aller rouler un peu. Pour ma part, c'est la première fois que je roule avec mon nouveau vélo. J'ai passé tout l'hiver à réunir l'équipement qui le compose. C'est maintenant le moment de le découvrir et de finaliser les derniers réglages. Les vélos à Sylvie et Carole ont également besoin de quelques ajustements . Mais mes compétences en mécanique ne sont pas assez pointues pour que je les effectue. On décide donc de faire un arrêt au magasin du coin pour y faire quelques révisions. De toute façon c'est comme une obligation car nous n'allons surement pas avoir le temps de faire ça à Tucson, au camp d'entrainement. On se doit d'y arriver avec nos équipements en bon état de marche. C'est donc l'occasion de régler tout ça tout en prenant notre temps. Les mécaniciens du Fat Tire Bike Shop localisé au 325 Jordan Road nous ont vraiment bien reçu. C'est la bière à la main qu'ils nous donnent une multitude d'informations sur la région, des histoires de vortex, de sentiers dans les Red Rocks, de triathlons et ballades à vélo. Cela étant fait... l'exploration peut commencer. Tout comme les sentiers que JD nous a fait découvrir, les routes sont superbes et les paysages éblouissants. Bien que les bas-cotés ne soient pas très large, voir inexistants sur certaine section, la circulation n'est pas très abondante et on se sent tout de même en sécurité. Le tout est d'éviter les routes qui zigzaguent entre les Red Rocks. Car elles sont étroites et les conducteurs regardent beaucoup plus le paysage sur les cotés que la route en face d'eux. On nous raconte plusieurs accidents avec des cyclistes et piétons dû à un manque de concentration. Bref, seul moyen d'y rouler, se lever très tôt. Mais c'est pas vraiment à notre programme. On prend les minutes une par une, on y va relax pour le moment. Suite aux conseils de nos amis du magasin, on décide d'aller explorer du coté de Cornville. Petite route qui traverse un bout de désert sans trop de relief. Belle surprise au dixième kilomètre durant notre ride de quarante-cinq kilomètres, à l'angle de Page Spring Road et Cornville Road, on découvre le Desert Oasis Market Cafe. L'endroit offre des produits organiques locaux, bières artisanales, smoothies, friandises végétaliennes, mais aussi d'énormes et succulentes pizzas veganes... au milieu de nulle part. On y mange un petit morceau, faisons quelques Facetime avec les familles et reprenons la route vers l'Est. Au bout du vingt-troisième kilomètre on fait demi-tour. De retour à la voiture, on se fait recevoir comme des voleurs par la veille folle qui vit au bord du petit chemin de terre dans lequel on s'était stationné. Tout juste si elle n'avait pas son fusil à la main. Elle nous dit que c'est intolérable de notre part, de n'avoir aucun s'avoir vivre et que ce petit chemin est privé. La voiture est restée à cette place durant deux heures et elle ne dérangeait en rien le va et vient sur ce chemin qui mène à un camping. J'ai quand même pris le temps de finir ma pause pipi durant notre échange verbal. Bye-bye veille folle !!!

Sylvie sur E Cornville Road - Tracé Strava

Les mécanos du Fat Tire Bike Shop donnent de l'amour à nos machines


BOUM BOUM SHIVAYA HALÉHOM

Mais il est temps pour nous de reprendre la route. De nouvelles aventures nous attendent à quelques kilomètres de là. Direction Tucson, pour rejoindre le camp d'entrainement et retrouver les amis du Bart Coaching crew. Nous gardons une belle impression de Sédona et ses paysages incroyables... Je commence d'ailleurs à ressentir des attirances magnétiques quand je regarde les sommets des Red Rocks qui défilent à travers la fenêtre de la voiture. J'ai comme une envie folle d'y monter pour me jeter dans le premier vortex qui s'ouvrira dans ma chute... BOUM BOUM SHIVAYA HALÉHOM!!!

 

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